françoise tibau militante cdc

LES REACTIONSL'association Protection et maintien du cadre de vie (PMCV)  poursuit sa pression. Alors que se tiendra demain à Montpellier un comité de  pilotage visant à définir avec les financeurs (RFF, collectivités territoriales)  la question de la mixité de la ligne et de l'emplacement de la future gare TGV,  l'association a déployé, devant près de deux cents personnes, une large  banderole pour montrer à quelle hauteur les futurs trains pourraient passer dans  la commune de Baho, près de la route des Quatre chemins. Une manière de montrer  et de crier haut et fort la détermination des élus et des habitants à ne pas se  faire imposer un tracé qui impacterait pour de longues décennies l'architecture  des communes concernées et le cadre de vie de ses habitants. Car si à ce jour,  le tracé n'est toujours pas arrêté, il le sera d'ici la fin de l'année. Les élus  et l'association craignent la mise en place de remblais et de mur antibruit à  plus de 14 mètres du sol sur le tronçon de la LGV mixte entre Rivesaltes et Le  Soler. "On va créer avec ce projet une montagne artificielle pour pouvoir faire  passer plus de 200 trains par jour", témoigne Gérard Bret, président de  PMCV.

Le fret abandonné ?

Si les membres de l'association rappellent qu'ils ne sont pas hostiles à la  construction de cette Ligne à grande vitesse entre Perpignan et Montpellier,  "seul le tracé retenu en 1995" trouve grâce à leurs yeux. "Nous demandons la  validation de ce tronçon, en ligne voyageur uniquement, pour assurer sa  réalisation dans des conditions techniques et environnementales acceptables au  niveau des nuisances pour les communes de Peyrestortes, Baho,  Villeneuve-de-la-Rivière et Le Soler". Car la question du fret sur ce tronçon  sensible oblige en partie à ces infrastructures artificielles puisque les trains  de fret ne peuvent franchir une pente supérieure à 1 %. Ils ne pourront pas  également dans ce cas-là passer en sous-terrain sur 500 mètres au niveau de la  commune du Soler, alors que cette solution était la seule envisageable pour le  maire François Calvet, "sinon, la ligne traversera deux zones urbaines de la  commune".

Citant des conversations avec les cadres de RFF, Gérard Bret souligne "qu'il  serait possible de différer la réalisation d'une ligne mixte dans la plaine du  Roussillon en fonction de la montée en puissance du fret. Les projections faites  jusqu'en 2050 anticipent une augmentation de 260 % du nombre de trains de fret  par rapport au trafic actuel. Or ces trains pourraient toujours selon les études  emprunter la ligne actuelle, c'est-à-dire la ligne littorale". Une option qui ne  serait de toute manière pas la solution idéale pour Gérard Bret qui préférerait  "que tout le projet soit revu de fond en comble en examinant soigneusement les  alternatives. Une fois que la LGV Perpignan-Montpellier est validée en  Déclaration d'utilité publique, nous demandons à ce que le tronçon Rivesaltes-Le  Soler soit réalisé après la jonction Rivesaltes-Perpignan. Ceci aurait  l'avantage de décaler le coût de 500 millions pour ce tronçon et ainsi de  faciliter l'avancement de la LGV entre Perpignan et Montpellier".